Le journal de J.P. Kremer à Auschwitz (1)  Print (7p)

Extrait de Steinberg, Maxime, Les yeux du témoin et le regard du borgne

 Nederlands: Dagboek J.P. Kremer  Deutsch Tagebuch J.P. Kremer

29.8.1942

Affectation au camp de concentration d'Auschwitz conformément a l'ordre F.L. USSZ 2150 28.8.42 1833 n° 1565 car, dit-on, un médecin y fait défaut a cause d'une maladie.

30.8.7942

Départ de Prague a 8 h 15 via Böhmisch Trübau Olmütz Prerau, Oderberg. Arrivée au camp de concentration d'Auschwitz à 17h 36. Quarantaine au camp a cause de nombreuses maladies infectueuses (typhus exanthématique, malaria, dysenterie). Le medecin de garnison, le Capitaine Uhlenbrock me remet des instructions à caractère tres secret(2) On me loge au foyer des Waffen S.S., dans une chambre d'hótel (26).

Le sergent d'état-major Wilhelmy(3).
Voir Virchows Drelir 1936 !

31.8.1942

Climat tropical avec vingt-huit degrés à l'ombre ! Poussière et mouches innombrables ! Excellente nourriture au foyer des Officiers. Ainsi, on nous a servi ce soir du foie de canard au vinaigre pour 0,40 RM accompagné de tomates farcies, de salade de tomates, etc. L'eau étant infectée, on boit de l'eau de Sellz que l'on obtient gratuitement et à volonté (Mattoni). Première vaccination contre le typhus exanihémalique. Photographies pour la carte d'identité du camp.

1.9.1942

J'ai commandé par écrit, à Berlin, une casquette d'officier S.S., un ceinturon et des bretelles. Dans l'après-midi, j'ai assisté à la désinfection d'un bloc pour le débarrasser des poux au moyen d'un gaz, le cyclon B.

2.9.1942

J'ai assisté pour la première fois à une action spéciale à l'extérieur, à trois heures du matin.(4) En comparaison, l'Enfer de Dante m'apparaît presque comme une comédie. Ce n'est pas pour rien qu'Auschwitz est appelé le camp de l'extermination !

3.9.1942

Je suis tombé malade pour la première fois, victime des crises de diarrhée qui affectent tous ceux du camp et qui sont caractérisées par des vomissements et des accès douloureux d'une espèce de colique. N'ayant bu la moindre goutte d'eau, la cause en est ailleurs. Le pain, non plus, ne peut avoir provoqué ces crises car ceux qui ne consomment que du pain blanc (régime) en sont également atteints. Cela tient probablement au climat malsain qui est a la fois continental et tropical très sec, accompagné de masses de poussière et de vermines (mouches)

4.9.1942

Contre les diarrhées : pendant un jour, bouillies et tisanes de menthe ; ensuite régime d'une semaine. De temps en temps, charbon et tanalbine. Amélioration déjà sensible.

5.9.1942

Aujourd'hui, à midi, à une action spéciale à partir du C(amp de) Concentration des) F(emmes) (« Musulmans(5) ») : le comble de l'horreur. L'adjudant Thilo(6) (médecin militaire) avait raison de me dire aujourd'hui que nous nous trouvions ici à l'anus mundi. Le soir, vers huit heures, j'assiste de nouveau à une action spéciale sur des gens en provenance de Hollande(7). A cause de la ration supplémentaire distribuée à de telles occasions, — consistant en un litre et demi d'alcool, cinq cigarettes, cent grammes de saucisse et pain —, les hommes se bousculent pour participer à de telles actions. Je suis de service aujourd'hui et demain (dimanche).

6.9.1942

Aujourd'hui, dimanche, excellent déjeuner : consommé de tomates, un demi-poulet avec pommes de terre et choux rouge (20 grammes de matière grasse), dessert et magnifique glace à la va­nille. Après le repas, souhaits de bienvenue au nouveau médecin de la garnison, le lieutenant Wirths, natif de Waldbröl(8). Il a servi autrefois à Prague sous les ordres du major Fietsch, médecin de régiment. Me voilà donc au camp depuis une semaine, mais je n'ai pas encore réussi à me débarrasser entièrement des puces de ma chambre d'hôtel, malgre les mesures prises contre elles : Flit (Cuprex), etc. J'ai ressenti une impression vivifiante en faisant ma visite de présentation à adjoint du commandant et en lisant au-dessus de son bureau cette grande inscription tracée sur du papier : « Cyclistes, descendez(9) ». D' ailleurs, dans notre bureau de l'infirmerie S.S., on peut aussi lire celle sentence remarquable : si dans le cours de la vie, tu touche mille fois la cible en plein, on le remarquera, on t'approuvera du chef ci on passera. Mais si un jour tu vises à côté, personne ne l'oubliera, pas même le moindre des roquets. Le soir, je suis de nouveau présent a une action spéciale, à l'extérieur'(10).

7.9.1942

Deuxième vaccination contre le typhus exanthématique. Au­jourd'hui temps pluvieux et plus frais.

9.9.1942

Ce matin, mon avocat de Munster, le professeur Hallermann, docteur en droit, me fait part de la nouvelle fort réjouissante que le divorce avec ma femme a été prononcé le 1er de ce mois. Plus tard, dans la matinée, j'ai assisté en qualité de médecin à l'administration de coups de bâton à huit détenus et à une exécution par arme de petit calibre. J'ai obtenu du savon en paillettes et deux morceaux de savon. A midi, devant l'infirmerie S.S., un civil se précipite sur ma bicyclette comme s'il projetait un attentat, court à mes côtés et me prie de lui dire si je ne suis pas le conseiller d'administration Heuner, de Breslau, qui me ressemble d'une manière incroyable. Il ajoute qu'il a été au front avec ce monsieur au cours de la première guerre mondiale. Combien de sosies, ai-je, à vrai dire, de par le monde ? ! Le soir, j'ai assisté à une action spéciale(11) (la quatrième fois(12)).

Je vois de nouveau des couleurs gaies ; le voile noir de ma vie s'est dissipé !

10.9.1942

Le matin, j'ai assisté à une action spéciale (la cinquième fois)(13)

10.9.1942

Aujourd'hui, arrivée au camp du lieulenanl-colonel Lolling(14). Ce n'est qu'au moment de sa présentation que j'ai appris que je remplaçais le capitaine Kitt(15) qui se trouve actuellement en permission de détente dans la région de l'Obersalzberg.

17.9.1942

J'ai commandé à Berlin, au comptoir des vêlements, un manteau toutes saisons d'après les mesures du tailleur : jusqu'à la taille 48, longueur totale 133, mi-dos 22, jusqu'au coude 51, longueur totale de manche 81, largeur dos 107, largeur hanches 124. J'ai joint un bon pour uniforme, c'est-à-dire pour un manteau d'uniforme pour toutes saisons. Aujourd'hui, j'ai visité le camp des femmes de Birkenau en compagnie du docteur Meyer(16).

20.9.1942

Ce dimanche après-midi, de trois à six heures, par magnifique temps ensoleillé, j'ai écouté un concert de l'orchestre de l'Opéra National de Varsovie, quatre-vingts musiciens. A midi, on nous servit du rôti de porc ; le soir, de la tanche frite.

21.9.1942

J'ai écrit aujourd'hui à cause d'Otto à la direction de police de Cologne (service de la police judiciaire). Dans la soirée, abats de canard. Le docteur Meyer me fait part de la transmission héréditaire d'un traumatisme (nez) dans la famille de son beau-père.

23.9.1942

Cette nuit, j'étais à mes sixième(17) et septième(18) actions spéciales. Le matin, le général de corps d'armée Pohl est arrivé avec sa suite au foyer des Waffen S.S.(19). Devant la porte, une sentinelle. Pour la première fois, on me présente les armes. Le soir, à vingt heures, dîner au foyer des officiers S.S. en compagnie du général de corps d'armée Pohl : un véritable festin, on nous a servi du brochet frit à volonté, du vrai café, une excellente bière et des sandwiches.

25.9.1942

Le général Grawitz(20) arrive à la garnison et au camp. Lors de la visite médicale, il veut que je lui dise ce qu'un médecin doit ordonner avant toutes choses dans les cas d'apparition de maladies infectieuses. Je ne sais vraiment pas comment lui répondre car il est impossible de donner ainsi une indication tout à fait générale. Et quel ne fut pas son avis ? Écoutez bien : un purgatif ! Comme si le médecin pouvait combattre chaque rhume, angine ou diphtérie, sans parler du typhus abdominal ! Ce n'est vraiment pas ainsi qu'on peut schématiser la médecine : il suffit d'évoquer le cas du jeune médecin de garnison tout à fait inexpérimenté qui, il y a quelques jours seulement, a tué son patient en lui prescrivant à l'aveuglette de l'huile de ricin alors qu'il avait un ulcère à l'estomac fraîchement perforé.

27.9.1942

Ce dimanche après-midi, de seize à vingt heures, soirée amicale dans le foyer commun, avec dîner, bière gratuite et cigarettes. Discours du commandant Hösz(21), divertissements musicaux et théâtre

30.9.1942

Cette nuit, j'ai assisté à la huitième action spéciale(22). Le capitaine Aumeier(23) me précise, en réponse à ma question, que le camp de concentration d'Auschwilz avait une longueur de douze kilomètres, une largeur de huit kilomètres et une étendue de 22 000 arpents dont 12 000 de terre arable et 2 000 d'étangs poissonneux(24).

3.10.1942

J'ai procédé aujourd'hui à la conservation de matériel vivant provenant de foie et de rate d'hommes ainsi que de pancréas(25). J'y ai ajouté des poux conservés dans de l'alcool absolu prélevés sur des malades du typhus. A Auschwitz, des rues entières sont anéanties par le typhus. Aussi, me suis-je fait administrer ce matin, la première piqûre de sérum contre le typhus abdominal. Le lieutenant Schwarz est atteint de typhus exanthématique(26).

6.10.1942

Le lieutenant Entress a eu un accident de motocycle(27). Je lui ai fait un pansement. Le commandant Hösz est tombé de cheval. Le lieutenant Wirths n'est toujours pas rentré.

7.10.1942

J'ai assiste à la neuvième action spéciale (gens de l'extérieur et femmes musulmanes)(28). Wirths est de retour. Remplacement d'Entress dans le camp des hommes (présentation au médecin, etc.)

9.10.1942

J'ai envoyé à Munster un premier colis contenant neuf livres de savon mou d'une valeur de 200 RM. Temps pluvieux.

10.10.1942

J'ai prélevé et conservé du matériel vivant constitué de foie, de rate et de pancréas. J'ai fait confectionner par des détenus des fac-similés de cachets. J'ai chauffé ma chambre pour la première fois. Toujours des cas de typhus exanthématique et de typhus abdominal. Entrées et sorties du camp restent interdites

12.10.1942

Deuxième vaccination préventive contre le typhus ; elle a provoqué une forte réaction générale dans la soirée (fièvre). Malgré cela, j' ai assisté dans la nuit, à une action spéciale sur des gens en provenance de Hollande (1 600 personnes)(29). Scènes épouvantables devant le dernier bunker(30) ! C'était ma dixième action spéciale.

(Hössler(31))

13.10.1942

Arrivée du sous-lieutenant Vetter(32). Le major Cäsar(33) également atteint par le typhus, alors que sa femme en est morte il y a quelques jours. J'ai assisté à l'administration d'une peine, et, ensuite, à l'exécution de sept civils polonais.

14.10.1942

J'ai obtenu de Berlin un manteau toutes saisons (taille 52) ; prix 50 RM. Sur conseil du Service de santé, j'ai demandé au rectorat de Munster de m'indiquer la date de début du semestre d'hiver.

15.10.1942

Pour la première fois, il y eut de la gelée blanche, cette nuit ; dans l'après-midi, de nouveau, temps ensoleillé et chaud. J'ai prélevé sur un individu hétérogame du matériel vivant provenant du foie, de la rate et du pancréas.

16.10.1942

Vers midi, j'ai envoyé le deuxième colis, d'une valeur de 300 RM à Mme Wizemann pour qu'elle me le garde. Dans le camp, j'ai fait photographier un Juif syndactyle (père et oncle ont la même maladie).

Savon, savon en paillettes, articles de couture.

17.10.1942

J'ai assisté à l'administration d'une peine et à onze exécutions. J'ai prélevé du matériel vivant de foie, de rate et de pancréas après injection de pilocarpine(34). Je suis allé à Nikolaï avec Wirths ; au préalable, il me fit savoir que je devais rester plus longtemps.

18.10.1942

Ce dimanche malin, par temps pluvieux et froid, j'ai assisté à la onzième action spéciale (Hollandais)(35). Scènes horribles avec trois femmes qui suppliaient de leur laisser la vie sauve.

19.10.1942

Je suis allé à Kattowitz avec le lieutenant Wirths et Mme Hösz(36) pour acheter des épaulettes pour mon manteau toutes saisons. Retour par Nikolaï.

24.10.1942

Six femmes ont été piquées pour avoir participé à l'émeute de Budy (Klehr(37))

25.10.1942

Ce dimanche, par magnifique temps d'automne, j'ai fait une promenade à bicyclette jusqu'à Budy en passant par Rajsko. Wilhelmy est revenu de son voyage en Croatie (eau-de-vie de prunes)

31.10.1942

Depuis une quinzaine de jours, magnifique temps d'automne qui donne prétexte, quotidiennement à des bains de soleil dans le jardin du foyer des Waffen 5.5. Même les nuits claires sont relativement douces. Thilo et Meyer étant en permission en Allemagne, on m'a confié les fonctions de médecin de l'unité. A cause d'une visite deve­nue indispensable à l'autorité supérieure, j'ai demandé une permission de cinq jours pour me rendre à l'hôpital militaire S.S. de Prague.

1.11.1942

Ce dimanche, après le service à l'infirmerie, j'ai surtout prélevé du sang de veinules. A 13 h 01 j'ai pris le rapide d'Auschwitz à Prague [...(38)]

6.11.1942

[...] Durée du voyage Prague-Auschwitz : plus de neuf heures. Dès mon arrivée, je me suis rendu au foyer des officiers S.S. où, une fois de plus, j'ai pu manger à satiété.

8.11.1942

Cette nuit, par temps d'automne gris et pluvieux, j'ai participé à deux actions spéciales (douzième(39) et treizième(40)). Dans la matinée, j'ai salué à l'infirmerie l'adjudant Kilt, un de mes étudiants originaire d'Essen. Dans l'après-midi, encore une action spéciale, donc la quatorzième à laquelle j'ai participé jusqu'à présent(41). Dans la soirée, réunion amicale sur invitation de Wirths, maintenant capitaine. Il y eut du vin rouge bulgare et de l'alcool de prunes croate.

10.11.1942

Aujourd'hui, première légère chute de neige et givre dans la nuit.

13.11.1942

J'ai prélevé du matériel vivant (foie, rate et pancréas) sur un détenu juif très atrophique de dix-huit ans que j'ai photographié auparavant(42). Comme toujours, j'ai conservé le foie et la rate dans du camoy et le pancréas dans du zenker (détenu n° 68 030)

14.11.1942

Ce samedi, soirée de variétés dans la maison commune (formidable !). J'ai particulièrement apprécie les chiens dansants, les deux coqs nains qui chantaient sur ordre, l'homme empaqueté ainsi que le groupe des cyclistes.

15.11.1942

Dans la matinée, j'ai assisté à l'exécution d'une peine.

16.11.1942

J'ai envoyé un colis de savon mou (environ douze livres) d'une valeur de 300 RM à Mia et Gretchen.

17.11.1942

J'ai envoyé une petite valise à Mme Wizemann (cinquième colis(43)) d'une valeur déclarée de 300 RM. Contenu : deux bouteilles d'alcool de vin, des préparations de vitamines et de fortifiants, des lames de rasoir, du savon de toilette et à barbe, des thermomètres, des ciseaux à ongles, des flacons d'iode, des préparations d'alcool à 96 %, des radiographies, de l'huile de foie de morue, des articles pour écrire, des enveloppes, des parfums, de la laine à repriser, des aiguilles, du dentifrice en poudre, etc., etc.(44). Dans la soirée, tempête de neige qui transforma les rues en marécages boueux. Préparatifs pour le départ du lendemain pour Prague, resteront à l'infirmerie : Jambor(45), Brauner(46), Biedermann(47), Wilks(48) et, dans le bâtiment des malades : Klehr et Scherpe(49), tous de vieux « combattants de derrière les barbelés » et « vieux routiers de camps de concentration ». A force d'insister, le sergent-chef Ontl(50) m'extorque un bon pour l'acquisition d'un pantalon modèle « breeches ». Le pharmacien, le capitaine Krömer s est toujours révélé un bon camarade lorsqu'il s'était agi de mettre à ma disposition les réactifs dont j'avais besoin. Le dentiste Sauther(51) vient d'être muté à Minsk.

Quatorze kilogrammes.

18.11.1942

Aujourd'hui, à 13 h 20, je suis parti pour Prague [...]

   

Notes

(1) Le texte est repris de la publication Auschwitz vu par les S.S., Hösz, Kremer, Broad, musée d'État, Oswiecim, 1974, p. 226 ss. L'apparat critique a été modifié, ainsi que quelques expressions.
(2) Voir le chapitre VI.
(3) Anton Wilhelmy, chef de compagnie du médecin de garnison.
(4) Environ 741 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXVI de France, ont été gazés.Voir le chapitre premier.
(5) Sur les « musulmans » d'Auschwitz, voir le chapitre premier. 800 détenues cachectiques ont été sélectionnées et gazées.
(6) Heinz Thilo.
(7) Environ 677 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XVI des Pays-Bas, ont été gazés.
(8) Eduard Wirths.
(9) En allemand « Radfahrer absteigen » pour désigner avec ironie ceux qui inclinent la tête (d'où la position du cycliste) devant leurs supérieurs en piétinant (comme on pédale) leurs subalternes.
(10) Environ 564 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXVIII de France, ont été gazés.
(11) Environ 571 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXIX de France, ont été gazés.
(12) La cinquième fois, en réalité. Sur l'erreur de numérotation des « actions spéciales », voir le chapitre premier.
(13) Environ 632 déportés, arrivés avec le convoi VIE de Belgique, ont été gazés.
(14) Enno Lolling, docteur en médecine, chef de l'Office sanitaire (D lu) à l'Office central de l'économie et de l'Administration de la S.S .
(15) Bruno Kitt.
(16) Georg Franz Meyer, lieutenant S.S.
(17) Environ 499 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXXV de France, ont été gazés.
(18) Cette seconde « action spéciale » porte sur un convoi juif de Slovaquie dont le nombre de déportés n'est pas connu, 294 matricules sont attribués aux hommes et 67 aux femmes. Les autres déportés ont été gazés.
(19) Oswald Pohl, chef de l'Office central de l'administration et de l'économie S.S.
(20) Chef de l'Office central sanitaire de la S.S .
(21) Le major S.S. Rudolf Hösz, commandant du complexe concentrationnaire d'Auschwitz.
(22) Le nombre de personnes gazées n'est pas établi. A l'arrivée d'un convoi d'origine inconnue, 37 hommes et 119 femmes ont été immatriculés, ce jour.
(23) Hans Aumeier, commandant du camp d'Auschwitz.
(24) La région d'intérêts du KL Auschwitz couvre environ 40 km2.
(25) Première mention des activités scientifiques de Krcmer à Auschwitz.
(26) Heinrich Schwarz chef de la section de la mise au travail — III a.
(27) Friedrich K. H. Entress, docteur en médecine, exerce la fonction de médecin du camp d'Auschwitz.
(28) D'un convoi dont le nombre de déportés n'est pas connu, 40 hommes et 58 femmes ont été immatriculés, les autres gazés.
(29) 1 251 déportés, arrivés le 11 octobre avec le convoi XXVI des Pays-Bas, ont été gazés. A noter que le 12 octobre sont arrivés les convois XII etl XIII de Belgique dont environ 1 100 déportés ont été gazés.  
(30) L'une des deux fermes paysannes transformées en chambres a gaz.
(31) Franz Hössler, chef des équipes des prisonniers et notamment du commando spécial opérant aux chambres à gaz de Birkenau.
(32) Helmuth Vetter, docteur en médecine et collaborateur des entreprises IG-Farbenindustrie et Bayer, examinait la tolérance des médicaments par les prisonniers.
(33) Joachim Cäsar, chef de la section des fermes agricoles.
(34) La pilocarpine est une nouvelle drogue que Kremer expérimente sur un  détenu  avant  son  assassinat. Voir à ce  propos  R.V.  Percival, «Lebendfrisches aus Auschwitz » dans Die Zeit, n° 16, 14 avril 1989.
(35) Environ 1 024 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXVIII des Pays-Bas, ont été gazés.
(36) Hedwig Hensel, l'épouse de Rudolf Hösz.
(37) Infirmier S.S. à l'hôpital du camp, le sergent-major S.S. Josef Klehr avait, selon la déposition judiciaire de Kremer à Cracovie, pratiqué une injec tion de phénol à l'une des six femmes. D'après les dires de Kremer, lui-même n'aurait «regardé que l'exécution de la première de ces femmes et puis, [il est] sorti ».
(38) Le journal de Kremer pendant son séjour à Prague ne comporte aucune note se rapportant à son activité à Auschwitz.
(39) Le 7 novembre est arrivé un convoi de Ciechanow.
(40) D'un convoi de Lublin, du camp de Majdanek, 25 déportés ont été admis au camp. Les autres ont été gazés.
(41) A l'arrivée du convoi XLII de France, 773 déportés ont été gazés.
(42) Le détenu matricule 68 030 était Hans De Jong, né le 18 février 1924 à Francfort, arrivé avec un convoi des Pays-Bas, le 14 octobre l942 et décède à Auschwitz, ce 13 novembre l942.
(43) Kremer a envoyé son quatrième colis le 5 novembre, avant son départ de Prague.
(44) Interrogé le 30 juillet 1947 à Cracovie, Kremer a expliqué qu'« au grenier du bâtiment où avaient lieu les autopsies, on triait les médicaments différents instruments ainsi que toutes sortes d'autres objets personnels amenés à Auschwitz par ces gens qui, du convoi, étaient envoyés directement dans les chambres à gaz. De ces objets, les prisonniers me donnaient différentes choses comme : savon, dentifrice, fil, coton à repriser, aiguilles, thermomètres, ciseaux à ongles, etc ; objets dont on se sert tous les jours. J'en faisais des colis et je les envoyais à mes amis ».
(45) Eduard Jambor, caporal-chef S.S., préposé aux écritures du médecin de garnison.
(46) Ferdinand Brauner, caporal-chef S.S. du bureau du médecin de garnison.
(47) Aucune autre mention plus précise sur ce S.S. dans les archives.
(48) Martin Wilks, chef comptable S.S. auprès du médecin de garnison.  
(49) Herbert Scherpe, infirmier S.S. à l'infirmerie des prisonniers du camp principal.
(50) Friederich Ontl, chef de bureau du médecin de garnison.
(51) Erich Sauther.